De retour d'Oxford après une année de mobilité à l'international, le jeune médecin-généticien du CHU de Rouen François Lecoquierre partage avec nous son expérience. Des "rencontres professionnelles passionnantes", et des recherches qui vont améliorer la compréhension des causes des maladies génétiques rares, notamment chez les enfants.
Photo Mathieu Robert

François Lecoquierre, retour d’expérience après une année à Oxford

De retour d’Oxford après une année de mobilité à l’international, le jeune médecin-généticien du CHU de Rouen François Lecoquierre partage avec nous son expérience. Des « rencontres professionnelles passionnantes », et des recherches qui vont améliorer la compréhension des causes des maladies génétiques rares, notamment chez les enfants.

" Rencontrer des équipes renommées et nouer des relations durables "

Pouvez-vous nous expliquer simplement quel était l’objectif de votre mobilité à Oxford (Grande-Bretagne) ?

François Lecoquierre : « Je suis médecin généticien au CHU de Rouen, spécialisé dans les maladies rares de causes génétiques, en particulier les formes pédiatriques sévères associées à un handicap. C’est un champ de recherche en pleine effervescence, porté par des avancées technologiques majeures, notamment le séquençage complet du génome des patients.
Le Royaume-Uni joue un rôle de premier plan dans ce domaine : il a très tôt mis en place des programmes de recherche d’envergure, rassemblant des données génomiques sur des dizaines de milliers d’individus. Ces jeux de données sont extrêmement précieux, et mobilisent depuis plusieurs années des centaines de chercheurs et d’équipes, contribuant à des découvertes majeures sur les liens entre les variations du génome et la santé humaine.
Les objectifs de mon année à Oxford étaient les suivants :

  • Me former sur l’analyse bio-informatique de données génomiques massives, avec l’idée d’appliquer des approches similaires à l’avenir sur les jeux de données génomiques françaises, notamment celles générées dans le Plan France Médecine génomique 2025 ;
  • Rencontrer des équipes renommées et nouer des collaborations durables ;
  • Développer un projet de recherche original sur un type de variations génétiques encore très peu exploré, afin de mieux comprendre leur impact sur la santé. Pour les amateurs de génétique, il s’agit des variations introniques profondes à l’origine de pseudoexons — un nom un peu intimidant, j’en conviens, mais qui cache des mécanismes fascinants ! »

" Au delà du travail, la vie à Oxford a été extrêmement stimulante "

Comment s’est déroulée cette année ?

F.L. : « Merveilleusement bien ! J’ai eu la chance de rencontrer des personnes passionnantes et d’être accueilli de façon remarquable par l’équipe du Dr Nicola Whiffin que je remercie infiniment. Mon projet a été très fructueux : j’ai pu présenter les résultats dans plusieurs congrès, y compris à l’international, et l’article est en cours de finalisation. Les objectifs sont pleinement atteints. Et au-delà du travail, la vie à Oxford a été extrêmement stimulante — sur le plan scientifique comme personnel. »

" Les enseignements de cette année seront très importants pour moi "

Au retour, avez-vous pu mettre en pratique ce que vous avez approfondi en Grande-Bretagne ?

F.L. :  « Je ne suis pas encore tout à fait rentré, ma mobilité se termine officiellement mi-novembre 2025 ! Mais je n’ai pas de doutes que les enseignements de cette année seront très importants pour moi ».

" Un diagnostic génétique de meilleure qualité "

Concrètement, qu’apporte cette mobilité aux patients rouennais ?

F.L. :  « Le but ultime de ce projet de recherche est de mieux comprendre les causes de maladies génétiques, pour un diagnostic génétique de meilleure qualité, menant à une prise en charge personnelle et familiale plus adaptée et ultimement, pouvoir se diriger vers des approches thérapeutiques aujourd’hui encore trop rares dans les maladies rares du développement.

" L’aide de la Fondation a été incroyablement précieuse "

L’aide de la Fondation a-t-elle été précieuse ?

F.L. :  « Incroyablement précieuse ! Ce soutien m’a offert une grande sérénité : j’ai pu financer mes déplacements professionnels, mon visa et autres frais administratifs, ma participation à des congrès, et surtout faire face au coût vertigineux du logement à Oxford. En un mot, cette aide m’a permis de vivre cette année pleinement, sans stress financier, et me consacrer pleinement à mon activité de recherche, ce qui a été très appréciable. Je remercie infiniment la Fondation et tous ses financeurs.
Je me permets de remercier également chaleureusement mes collègues du Service de génétique du CHU de Rouen, qui ont pris le relais sur mes activités médicales et d’enseignement en mon absence, avec beaucoup de bienveillance — malgré des plannings déjà bien remplis ! Un grand merci également au CHU de Rouen et à l’UFR Santé pour leur confiance et leur soutien. »