Un équipement innovant vient tout juste de rejoindre le service de physiologie digestive, urinaire, respiratoire et de l’exercice, au CHU de Rouen. Le « Milta » est un dispositif de photothérapie pour le traitement des douleurs viscérales.
Chef du service physiologie digestive, urinaire, respiratoire et de l’exercice au CHU de Rouen et enseignant-chercheur INSERM UMR 1073 Université de Rouen, le Pr Guillaume Gourcerol nous explique en quoi consiste le « Milta ».
« C’est un appareil qui utilise des lasers ou des LED de faible puissance pour soulager les douleurs nerveuses causées par des inflammations, notamment après un traitement de chimiothérapie. Nous proposons d’évaluer cette technique dans plusieurs projets de recherche parallèles centrés sur le syndrome de l’intestin irritable, qui se caractérise par une douleur neuropathique viscérale faisant suite à une micro-inflammation. Cette dernière peut être d’origine post-infectieuse, séquellaire d’une maladie inflammatoire du tube digestif (comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique) ou bien séquellaire d’une endométriose. »
Le dispositif Milta va être utilisé dans le cadre de plusieurs projets de recherche. « Nous allons tester, d’une part, l’efficacité de ce dispositif dans le syndrome de l’intestin irritable sur les symptômes et la qualité de vie, en collaboration avec d’autres centres équipés du même système. Et d’autre part, nous prévoyons d’identifier s’il existe des facteurs prédictifs de bonne réponse à cette thérapie, en particulier le sous-type de syndrome de l’intestin irritable (diarrhée ou constipation par exemple). »
Enfin, grâce à une cohorte régionale de malades souffrant du syndrome de l’intestin irritable, les équipes pourront « vérifier si l’efficacité de cette technique est comparable ou non aux autres mesures thérapeutiques classiquement utilisées dans cette affection »
Au CHU de Rouen, cet appareil » concerne les malades qui présentent des troubles fonctionnels digestifs, mais pas que. Dans un premier temps, il pourrait concerner environ 90 malades par an, explique le Pr Guillaume Gourcerol, sachant que chaque patient doit bénéficier de huit séances sur Milta. Si c’est un succès, nous développerons l’utilisation de cet équipement vers d’autres spécialités du CHU ».
Cet équipement a été retenu dans le cadre de l’appel à projets « équipements innovants » 2025.
Sous l’égide de la Fondation Charles Nicolle-Normandie, il est intégralement financé grâce à un don généreux du Fonds de dotation de la Caisse d’Epargne Normandie, qui est chaque année partenaire de notre appel à projets.
